Rekad a débuté ses activités il y a 40 ans en tant que petit éditeur agricole. L’entreprise s’est progressivement développée pour devenir un leader international du secteur vert. Pour s’imposer, l’entreprise s’est montrée à l’écoute du secteur, et s’est constamment adaptée afin de convenir au mieux aux attentes de ses lecteurs. C’est ainsi qu’elle est devenue un groupe média qui publie désormais des magazines en quatre langues, s’affirme en on- et offline et organise des événements pour le secteur. Gregori Skatchkoff : « Dans un monde en constante mutation, l’immobilisme n’est pas une option ».
Quand un petit belge devient un acteur mondial de son secteur
Dans les années 70, Rekad était un petit éditeur agricole qui lançait un journal indépendant pour répondre aux publications des fédérations agricoles. Au fil des ans, l’entreprise a élargi son portefeuille, en s’ouvrant à d’autres secteurs – « de l’agriculture au jardin, et du jardin aux fleurs » – puis à d’autres groupes cibles : « Tout a commencé avec le B2B, pour ensuite évoluer vers le B2C, tout en restant dans notre niche ».
Aujourd’hui, Rekad, installé à Herentals, est une référence pour les secteurs du jardinage, des fleurs et de l’agriculture, avec des magazines comme :
- Fleur Créatif (un magazine de consommation international sur l’art floral),
- Fleur Magazine (pour les professionnels du monde floral),
- Jardins & Loisirs (avec du contenu DIY pour les jardiniers amateurs),
- Chic Gardens (sur le design extérieur et les tendances pour la terrasse et le jardin),
- son pendant B2B CG Concept (pour les entrepreneurs de jardins et les services communaux).
- Les journaux agricoles Entreprise Agricole, Varkensbedrijf et Lait & Elevage que Rekad édite entre-temps en collaboration avec l’éditeur néerlandais Prosu.
« Le plus important lorsque vous avez une approche de niche en Belgique, c’est de penser au-delà des frontières, car notre pays est trop petit et trop complexe. »
Rekad a soigneusement élaboré son portefeuille en surfant sur le succès des produits d’exportation belges de haute qualité. À titre d’exemple, le magazine outdoor Chic Gardens s’appuie sur plusieurs marques de design belges telles que Royal Botania et Extremis. « Beaucoup de nos designers ont conquis le monde, non seulement dans le monde du jardin, mais également dans le monde des fleurs. Un personnage comme Daniël Ost a placé la Belgique sur le devant de la scène au niveau de l’art floral et a amené une nouvelle génération de fleuristes et d’artistes floraux. » La Belgique peut sans crainte se qualifier de progressiste dans ces secteurs.
Cette position de pointe assure un bon trafic vers notre petit pays. Fleuramour, l’événement annuel qui se déroule à Alden Biesen dans le Limbourg, attire des passionnés du monde entier, qui affluent dans ce haut lieu de l’art floral.
La transition vers le digital : à la recherche d’un nouvel équilibre
Gregori est arrivé chez Rekad en 2005 – l’entreprise existait alors depuis près de 25 ans – quand le monde digital était en plein essor. Son expérience IT était sollicitée car les années 2000 ont été synonymes de révolution digitale. Les entreprises et les marques qui ne montaient pas dans le train du digital risquaient de rester définitivement à quai. Pour beaucoup d’éditeurs, l’arrivée en masse du digital demandait une adaptation de la structure : « Les entreprises média sont devenues des entreprises IT performantes, mais si vous n’aviez pas d’équipe IT au sein même de l’entreprise, vous ne pouviez pas suivre. Fondamentalement, un éditeur agit aujourd’hui comme une agence de content marketing full-service, à la fois pour ses lecteurs et ses partenaires. »
« TV, digital, magazines et journaux : finalement ces frontières s’estompent. Un éditeur traditionnel se comporte, sur le digital, comme un blog rédactionnel, et la vidéo vient en complément. » Rekad a davantage opté pour un mix média : auparavant spécialisé dans l’édition de magazines, l’éditeur est désormais un groupe média et fournit des sites web, des newsletters et des événements et même, avec Jardins & Loisirs, un programme télévisuel hebdomadaire diffusé sur La Une et présenté par Luc Noël.
En outre, Rekad développe aussi une activité de fournisseur de contenu marketing pour des partenaires externes avec, entre autres, la réalisation de magazines de marque.
Ce que l’on attendait moins à première vue, c’est que la vague digitale a également apporté de nouvelles opportunités en print. Rekad lancera bientôt un annuaire du secteur belge des Espaces Verts 2020. « L’annuaire s’inscrit dans une nouvelle philosophie et une stratégie consistant à trouver un nouvel équilibre entre les magazines online et print, avec des newsletters hebdomadaires, un annuaire et des dossiers ciblés. »
« Ce dont je suis le plus fier est la transformation digitale que nous avons réalisée. Lorsqu’on fait son métier avec passion, on continue à se former en permanence, on s’intéresse aux fédérations, comme We Media, on est actif et on reste à la pointe. »
« Évoluer, évoluer, évoluer. C’est un processus continu qu’il faut sans cesse ajuster. »
S’inspirer des autres secteurs
Passer du statut d’éditeur offline à éditeur online ne s’est pas fait sans heurt. « Vous devez avoir une vision claire de la direction à prendre et tracer votre route, car il faut accepter que cela prendra du temps aux lecteurs d’accepter l’évolution. C’est tout un processus. Il ne faut choquer personne, mais il faut aller de l’avant. »
Heureusement, Rekad ne s’est pas senti seul face à cette problématique. « Il faut d’une certaine manière éduquer les gens au digital et nous ne pouvons pas le faire seul en tant qu’éditeur de niche. Les grands groupes média et les nouveaux éditeurs digitaux nous aident à faire accepter ces évolutions aux lecteurs. Un paywall n’était pas une chose à faire il y a quatre ans. Désormais, nos lecteurs comprennent qu’un paywall est nécessaire, car sans cela nous ne pouvons pas continuer à exister. En tant qu’éditeur, nous pouvons également nous réjouir, par exemple au niveau des abonnements, que les entreprises comme Netflix et Spotify aient ouvert la voie aux personnes pour apprendre à s’abonner. »
« Ma philosophie est de regarder comment cela se passe ailleurs, parce que ce sont des macro-évolutions que vous pouvez souvent appliquer au niveau des niches. »
Rekad participe par exemple aux séminaires comme Magnify, organisé par We Media, afin de rencontrer des éditeurs qui couvrent d’autres segments. Le slogan de Rekad est bien plus que quelques mots : Think global, act local or niche minded.
Plus d’informations
Lieven Hemschoote est, depuis 2000, Managing Director de Rekad.
Gregori Skatchkoff est Head of Digital, Innovation, ICT & New Media chez Rekad depuis 2005.
Fleuramour se déroulera du 27 au 30 septembre 2019 au Château de Alden Biesen. Une centaine de fleuristes, du Mexique à l’Australie, décoreront le magnifique domaine du château de 140.000 fleurs assemblées en d’innombrables créations uniques.
Les produits importants qui paraîtront encore cette année sont l’édition d’automne du magazine de consommation Chic Gardens (publicité possible jusqu’au 30 août) et l’Annuaire du secteur belge des Espaces Verts 2020, dans lequel tous les fournisseurs du secteur seront référencés.
