Les professionnels belges de la communication souhaitent rédiger une charte concernant l’utilisation de l’IA dans leur domaine

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En Belgique, 7 professionnels de la communication sur 10 utilisent régulièrement l’intelligence artificielle à des fins professionnelles, un chiffre qui ne fera qu’augmenter à l’avenir. Ces mêmes personnes savent toutefois qu’il y a des risques. Voilà pourquoi elles demandent l’établissement d’une charte afin d’encadrer l’utilisation de cette technologie au niveau sectoriel. C’est ce qui ressort d’une enquête menée par C Square, l’association des professionnels des RP et de la communication d’entreprise.

Grâce à cette enquête, C Square a pu recueillir l’opinion de 163 professionnels de la communication qui travaillent pour des entreprises, des agences spécialisées ou comme free-lance.

Eveline De Ridder, vice-présidente de C Square, est satisfaite des résultats de cette enquête et entrevoit, elle aussi, le potentiel d’accords clairs : « En général, on peut dire que notre profession évolue avec son temps. La grande majorité des personnes interrogées (79 %) ont déjà fait appel à l’IA dans le cadre de leur travail et indiquent qu’elles envisagent de l’utiliser davantage à l’avenir (93 %). Les gens en connaissent également les limites et les défauts, notamment pour ce qui est du respect de la vie privée et des résultats biaisés. Pas moins de 3 répondants sur 4 souhaitent disposer d’accords sectoriels clairs quant à l’utilisation de cette technologie. Et en tant qu’association professionnelle, nous nous faisons un plaisir de prendre nos responsabilités dans ce cadre. »

C Square travaille à une charte pour encadrer l’utilisation de l’IA chez les professionnels de la communication. C’est tout sauf un luxe superflu, étant donné que la plupart des entreprises et agences de communication (66 %) n’imposent pas (encore) de limite concernant l’utilisation de cette technologie par leur personnel. La majorité des professionnels de la communication (67 %) ignorent si leurs partenaires font appel ou non à des outils d’IA.

« C’est aussi une chance pour notre association professionnelle », indique Eveline De Ridder. « Personne ne souhaite bloquer l’utilisation de cette technologie. La majorité des personnes interrogées (63 %) ne voient aucun inconvénient à ce que leurs partenaires de communication l’utilisent même si elles ne sont pas contre une plus grande transparence. »

L’avenir est à l’IA

Plus de 8 professionnels de la communication sur 10 (86 %) sont favorables à l’utilisation de l’IA. Et 76 % des personnes interrogées sont satisfaites de sa valeur ajoutée.

Il y a un large consensus sur le champ d’application de l’IA. Les personnes interrogées souhaitent principalement utiliser cette technologie dans les domaines de la création de contenus (74 %), de la traduction (67 %), de l’inspiration (62 %) et de la recherche (60 %) et beaucoup moins pour ce qui est en gros du développement stratégique (23 %) et de la consultance (15 %).

En général, toutes les parties concernées (83 %) s’attendent à ce que l’IA leur permette aussi de travailler plus efficacement et plus rapidement. Et 69 % pensent que l’IA permettra d’augmenter la rentabilité des agences et free-lances.

Les agences et free-lances optent plus souvent pour l’IA que les entreprises

Si l’on se penche sur les différences entre les groupes, l’on constate que les agences et free-lances font appel plus rapidement et plus fréquemment à l’IA que leurs collègues dans les entreprises. Ainsi, 78 % des free-lances utilisent au moins une fois par semaine l’IA et dans les agences, ils sont 7 collaborateurs sur 10 contre seulement 1 travailleur sur 2 dans les entreprises.

Le débat est ouvert

Des différences se dessinent aussi pour ce qui est de l’impact attendu de l’IA sur les corrélations entre les différents groupes de personnes interrogées.

De nombreux répondants du côté des entreprises (46 %) pensent que l’IA leur permettra de faire moins souvent appel aux agences et free-lances.

Les collaborateurs dans les agences sont 35 % à partager cet avis. La plupart sont toutefois plus optimistes : 45 % pensent que l’IA n’entraînera pas de réductions budgétaires.

Les free-lances sont optimistes à tous les niveaux : 43 % s’attendent à ce que les agences leur confient davantage de travail et ils sont 39 % à penser que les entreprises diminueront progressivement la taille de leurs équipes internes au profit des agences et free-lances.

« Il y a encore beaucoup de matières à débat au niveau des résultats, surtout s’il en va de l’impact de l’IA sur l’emploi, les budgets, la rapidité et la qualité du travail ainsi qu’au niveau du retour sur les investissements nécessaires. Notre ambition en tant qu’association professionnelle consiste à clarifier la situation et à conclure des accords avec nos membres pour un avenir avec l’IA, mais aussi avec l’ensemble de ces professionnels de la communication. Et, je souhaite également inviter les associations professionnelles des autres domaines de la communication, tels que le markéting, la publicité et la communication interne, à s’asseoir à la table. Nous sommes tous concernés », conclut Eveline De Ridder.

À propos de l’enquête

Cette enquête a été réalisée en collaboration avec Outsource Communications. Elle a été menée du 1er juillet au 15 août 2023 auprès de 163 professionnels de la communication travaillant pour des entreprises et organisations (94 personnes interrogées, 58 %), des agences spécialisées (46 personnes interrogées, 28 %) ou comme free-lances (23 personnes interrogées, 14 %). Pour en savoir plus et disposer des données sources, n’hésitez pas à contacter Gert Asselman.