La « Video First Conference » comme si vous y étiez

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Selon Cisco, la vidéo représentera 82 % du trafic Internet mondial en 2021. Cet attrait, porté par le smartphone, la mobilité et les réseaux sociaux va encore se renforcer, faisant de la vidéo un outil de communication indispensable, non seulement pour les équipes marketing et communication mais pour tous les départements d’une entreprise.

Afin d’en comprendre les enjeux et se préparer au mieux à cette nouvelle réalité, StoryMe, société belge spécialisée dans la création et la stratégie vidéo, a organisé ce 22 novembre la seconde édition de la Video First Conference – la plus grande conférence dédiée à la stratégie vidéo en Europe.

Youtube, Facebook ou encore Wistia ainsi que des experts novateurs dans le domaine – le Dr. Roeland Dietvorst d’Alpha.One, Guido Derkx de StoryTeq, Michel De Wachter de Spott, Jennifer Quigley-Jones de Digital Voices ou encore Jordan Hagan de StoryMe – sont venus partager leur expérience, présenter des outils et livrer de précieux conseils pour réussir sa stratégie vidéo.

La vidéo pour augmenter ses ventes et conversions en ligne

Anthony Belpaire, Industry Lead chez Google Belux, a démarré cette conférence par un premier constat : nous n’avons jamais autant consommé de vidéos en ligne.

« Le nombre d’utilisateurs de YouTube est passé de 200 millions en 2007 à 1,9 milliard en 2018. »

Les Belges consommeraient d’ailleurs bien plus de vidéo en ligne que leurs voisins proches, en France ou aux Pays-Bas.

 

Afin d’aider les entreprises à augmenter leurs ventes et conversions en ligne via YouTube, Google a donc développé différents outils. Les campagnes TrueView for Action, par exemple, permettent d’ajouter à vos annonces vidéo des calls-to-action personnalisables (« Learn More », « Get Quote », « Get Directions », etc.) et optimisés au coût par action.

[Source : Semetis]

Facebook a également pris toute la mesure du phénomène. Le réseau social vient en effet de lancer « Facebook Watch », un nouvel onglet permettant aux utilisateurs de regarder des vidéos directement intégrées au réseau social.

Comme expliqué par Anke Müller, Strategic Partner Manager Entertainment chez Facebook, ce nouveau service donnera accès à un certain nombre de séries, certaines financées directement par Facebook (à l’instar de Youtube, Netflix ou encore Amazon Prime). Sa particularité : les utilisateurs pourront voir en direct les commentaires et les J’aime de leurs amis.

« Lorsque vous voyez une vidéo ou un nouvel article – qu’il vous informe ou vous divertisse – vous ne construisez pas de relation, à moins de commencer une conversation à son sujet », a déclaré Mark Zuckerberg.

 

En termes stratégiques, la dimension sociale autour des vidéos occupe une place importante. Mais c’est le contenu, surtout, qui est roi.

« Vous pouvez avoir la meilleure stratégie d’audience possible, si le contenu ne suit pas, cela ne fonctionnera pas », atteste Anthony Belpaire (Google).

Stratégie de contenu & storytelling : les maîtres-mots 

Dans un monde digitalisé, la publicité est à la fois personnalisée et produite en grand volume.

 

Pour obtenir un Retour sur Dépenses Publicitaires (ROAS, Return On Advertising Spending) maximal, il convient donc de :

  • Réduire au maximum le coût de production,
  • Avoir le message le plus pertinent possible.

 

Pour ce, Google a récemment introduit de nouveaux outils pour les annonceurs YouTube, leur permettant de tester et de mesurer les aspects créatifs de leurs annonces vidéo. YouTube Director Mix, par exemple, permet aux annonceurs d’adapter la même campagne en milliers de vidéos adaptées à chaque segment de l’audience. Les annonceurs peuvent mettre en place différents textes ou différents décors. Le système pourra ensuite créer automatiquement différentes versions de la publicité afin de l’adapter aux différentes audiences de la marque.

Voici un exemple avec la soupe Campbell :

 

Guido Derkx, Managing Director chez StoryTeq, poursuit la démonstration en expliquant que les consommateurs en ligne se déplacent de façon dynamique sur la toile, passant d’une plateforme à une autre. Pour les atteindre, il est nécessaire d’aligner sa stratégie à cette réalité.

« N’achetez plus en silo, vous perdez de l’argent », lance Guido Derkx. La plateforme StoryTeq permet de distribuer automatiquement un message sur différents médias mais aussi d’adapter le contenu des vidéos en fonction des besoins et intérêts des internautes.

 

Pour illustration, voici la campagne réalisée par StoryTeq pour Heineken :

 

Des contenus vidéo interactifs pour booster vos messages

On l’a dit : le contenu est roi. Jordan Hagan, Video Marketing Educator chez StoryMe le confirme avec cette citation tirée de Forbes : « Ne vous concentrez pas uniquement sur la promotion. Partagez du contenu que les gens ont envie de voir. »

 

Dans sa présentation « From social to website to leads. Videos to drive people to your brand », Jordan explique comment la vidéo peut faire passer un internaute du statut de simple visiteur d’un site web à celui de client, en franchissant les différentes étapes du tunnel de conversion.

Pour augmenter la notoriété de sa marque, générer du trafic, des prospects et enfin des ventes, elle nous donne plusieurs astuces :

  • Pensez aux longs formats. Les vidéos de plus de 2 minutes sont de plus en plus regardés sur la toile. Racontez une histoire, apprenez des choses à votre audience. Lors du « retargeting » (reciblage publicitaire), vous pourrez proposer des vidéos plus courtes avec un call-to-action qui apparaîtra au bout de quelques secondes (système de taggage avec pixels).
  • Demandez des témoignages. Cela ajoute de l’authenticité à votre produit et/ou service.
  • Insérez une vidéo dans vos emails, si possible adaptée à votre destinataire. Par exemple, une vidéo l’incitant à acheter un produit qui se trouve dans son panier d’achat.

Le taux de clic d’une campagne d’emailing peut être multiplié par 2 ou par 3 avec une vidéo (source : theEword).

  • Créez des vidéos interactives permettant à l’internaute de ne plus seulement être spectateur mais aussi acteur d’une vidéo. Ce procédé a été utilisé par la société Deloitte dans le cadre d’une campagne de recrutement :

 

La société Spott mise tout sur l’interactivité. A l’heure où les ad-blockers ont la cote – 1/3 des milleniums en possède un (Statista) – et où 80% des publicités télévisées sont passées en accéléré sur les plateformes VOD (YouGov/Deloitte), il est primordial de miser sur le marketing de contenu, explique Michel De Wachter, co-fondateur et CEO chez Spott.

Sa société développe des vidéos qui, quel que soit l’écran (Smart TV, iOS Android, site internet, lecteur vidéo, réseaux sociaux ou décodeurs), affichent en temps réel le ROI de chaque produit et marque figurant dans le contenu. Voyez plutôt :

 

Les influenceurs au service du storytelling de marque

Un autre procédé très prisé des entreprises est le marketing d’influence. En quelques années, il est devenu l’un des leviers préférés des marques pour s’adresser à leurs clients avec plus d’authenticité.

Jennifer Quigley-Jones, directrice de l’agence de marketing Influencer Digital Voices, nous explique au travers de la campagne de Samsung menée avec l’influenceur Casey Neistat, comment une entreprise peut entraîner un acte d’achat ou d’engagement envers sa marque, en s’associant à l’image d’une personnalité publique.

 

Ce spot publicitaire, vu à ce jour plus de 10 millions de fois sur YouTube, met en lumière plusieurs éléments essentiels pour réussir la stratégie d’influence de sa marque :

  • Avoir un objectif et un message clairs : dans le cas de Samsung, « vous pouvez tout faire avec un téléphone Samsung – notre technologie permet aux créateurs digitaux de devenir les cinéastes de demain. »
  • Choisir la bonne personnalité publique : Casey Neistat incarne l’authenticité et la philosophie de « winner » si chère aux Américains. Parti de rien, il a construit un empire autour de sa personne.
  • Miser sur l’émotion, la positivité : avec sa nouvelle campagne publicitaire, Samsung a voulu valoriser les gens avec un message plus persuasif sur le plan émotionnel.

« Le top 5 des émotions transmises dans les 10 000 articles en ligne les plus partagés en 2016 sont : l’émerveillement (25%), le rire (17%), l’amusement (16%), la joie (14%), l’empathie / la colère (6% chacun). »

 

  • Construire une relation durable avec les infuenceurs. Comme l’a fait Samsung avec Casey Neistat, les marques ont intérêt à impliquer, voire même à laisser une importante marge de manœuvre à leurs influenceurs, afin de préserver la confiance des internautes envers leurs produits ou services.

Les neurosciences pour favoriser l’engagement vidéo

Enfin, terminons cet article par la présentation la plus novatrice, celle du Dr. Roeland Dietvorst, Directeur Scientifique chez Alpha.One.

De nos jours, il est encore difficile de comprendre, et surtout de prédire, ce qui motive les individus et les pousse à l’action. Les études démographiques et les questionnaires ne suffisent plus.

C’est pourquoi Alpha.One utilise les connaissances et les techniques issues des neurosciences – mesure des signaux cérébraux et « eye-tracking » (suivi des yeux) – pour améliorer l’engagement vidéo de ses clients.

 

« Le subconscient réagit en millisecondes et joue un rôle primordial dans nos choix personnels », explique le Dr. Roeland Dietvorst.

L’entreprise a ainsi créé sa propre Intelligence Artificielle, une sorte d’eye-tracking automatisé et prédictif, qui permet d’identifier les zones qui seront regardées par les individus. En fonction des recommandations formulées, le client peut réajuster la place de son texte, de son logo, de ses visuels, etc., pour avoir un maximum d’impact sur le public.

Qu’en pensez vous ?