Seen from Space : Le momentum Covid pour LN24 ?

FacebookTwitterLinkedIn

Guerre, terrorisme et pandémie actuelle : les crises suscitent toujours une soif d’information, qui profite à tous les médias spécialisés dans ce créneau. Dans ces circonstances, les chaînes d’information sont en première ligne.

Lancée en mineur en septembre dernier, LN24 se maintenait à des niveaux d’audience que l’on peut qualifier de marginaux : un daily reach (au moins 10′) d’un peu plus de 50.000 individus, soit 1% sur l’ensemble des adultes, avec une part d’audience de 0,3%. Sur sa cible de référence, 25-54 ans de groupes sociaux favorisés, les performances de LN24 n’étaient pas nécessairement meilleures : 0,4% en part et un peu moins de 1% en reach. Avec une consommation principalement en direct, ce qui est normal pour une chaîne d’information.

Puis sont arrivées les rumeurs de confinement et le confinement lui-même, et un certain « effet CNN » s’est produit. Parts d’audience multipliées par (plus de) trois, pénétration triplée et même multipliée par (presque) six sur la cible de référence de la chaîne. Maintenant, dans un contexte de crise qui a significativement boosté la consommation TV, la part de LN24 dans celle-ci est restée modeste : 2 à 3% les meilleurs jours. Les données les plus récentes (depuis la semaine 14, celle du 30 mars) montrent d’ailleurs un petit essoufflement, même si les niveaux d’audience mesurés restent largement supérieurs à ceux d’avant-crise. LN24 a-t-elle trouvé son « momentum », sachant qu’elle n’a jamais revendiqué un statut de leader, mais des ambitions modestes ?

Tout l’enjeu pour elle est dans l’effet de rémanence : dans quelle mesure les comportements modifiés durant la crise vont-ils perdurer après ? Ce n’est pas nécessairement gagné. Dans Le Soir du 25 avril, le sociologue des médias Jean-Marie Charon prévenait : « Jamais une crise, comme la guerre du Golfe ou les attentats, n’a permis de consolider les audiences de manière durable ». Mais puisque la crise actuelle est invisible, peut-être que pour la première fois cette déclaration sera moins vraie ?

Rédaction: MM.