Seen from Space: Euro 2020, des audiences prévisibles?

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Sans surprise, l’Euro 2020 de football (oui 2020 : reporté en cette année 2021 pour cause de pandémie) permet à la télévision linéaire, live, de retrouver des couleurs. La fête du ballon rond est toujours l’occasion pour les chaînes qui l’abritent de belles audiences CIM. Elles le seront d’autant plus cette année puisque la mesure d’audience de la télévision souffre nettement moins cette fois-ci de la concurrence des grands écrans déployés en extérieur : vu les risques sanitaires, les grandes foules que ces écrans géants attirent auraient posé trop de problèmes.

Résultat : on regarde plus les matches à domicile, ce qui tombe bien pour la mesure CIM, qui ne prévoit pas de suivi d’audience « out of home ». Bien sûr, même sans cela, on s’attendait à un feu d’artifice. Et jusqu’à présent, il a bien eu lieu : trois fois de suite, jusqu’à présent, les matches de notre équipe nationale ont réuni plus de 3 millions de spectateurs pendant l’heure et demie environ où ils ont été à l’antenne (et des parts d’audience de l’ordre de 80%, un rêve humide pour les programmateurs). Cet engouement était-il prévisible ? Evidemment dans les grandes lignes.

Mais était-il possible de prévoir les audiences de chacun des matches de la première phase de l’Euro ? Nous avons tenté l’expérience… et elle a plutôt bien réussi ! Nous avons en effet élaboré un modèle prédictif basé sur trois variables : la première est le ranking cumulé des équipes opposées lors de chaque rencontre. Cette donnée est facile à trouver en ligne sur le site de la FIFA. Les scores des équipes de la phase préparatoire vont de 1783,38 (Belgique, au top de ce classement) à un minimum de 1374,73 (Macédoine du Nord). Les deux autres variables utilisées sont d’une part l’heure de diffusion du match : il y a plus de chance de faire un gros score à 21h qu’à 18h, et d’autre part une donnée « patriotique » : la Belgique est-elle dans le match ou non ?

Un modèle combinant ces trois variables s’est révélé excellent pour prédire les audiences d’à peu près toutes les rencontres, depuis les 3 millions de spectateurs des matches des Belges, jusque (par exemple) les 880.000 « eyeballs » pour Portugal-Allemagne (19/06 -18h) ou les plus de 480.000 individus rassemblés pour Pologne-Slovaquie (14/06-18h). Grosse erreur de prédiction par contre sur Russie-Danemark : un rating prévu de plus d’un million, une audience effective de 11.259… Difficile pour un simple modèle de comprendre que ce match était un cas désespéré : diffusé uniquement sur Tipik (la VRT ne le couvrait pas), il se déroulait en même temps (même jour même heure) que la victoire belge sur la Finlande, le 21 juin à 21h, pointée à plus de 3,6 millions de spectateurs. Alors, bien sûr, cette modélisation n’échappera pas au reproche classique qu’on fait aux supporters : il est toujours plus facile de refaire le match quand il a été joué, mais elle montre quand même que certains comportements de vision obéissent à des logiques relativement faciles à capturer.

Rédaction : MM.