Retour sur un aspect de l’étude Médias : Attitudes et Perceptions (MAP) du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Deuxième du nom, cette nouvelle enquête permet maintenant quelques comparaisons entre les deux éditions successives.
Si des questions générales sur l’utilisation de la télévision et de la vidéo nous apprennent relativement peu, d’autres focus notamment en matière d’attitudes sont nettement plus instructifs. Ainsi cette question de sensibilité au prix : « Imaginons que le prix de votre abonnement à la télévision ou votre offre groupée (internet, téléphonie, tv) augmente d’environ 10%. Dans ce cas, envisageriez-vous de vous désabonner de la télévision ? » Dans la dernière édition de MAP, près de 39% des répondants affirment que cette hausse de prix ne les feraient « certainement pas » changer, une proportion en hausse sensible par rapport à l’édition précédente. Les « négatifs indécis » qui répondent « non probablement pas » représentent un gros quart des répondants, contre 30% en 2019. Quant à ceux qui envisageraient plus ou moins certainement d’arrêter, ils sont moins de 30%, en baisse par rapport aux plus de 32% de l’enquête précédente.
Même approche « prix » pour la VOD payante : « Imaginons que le prix de la consommation de la vidéo à la demande (VOD) payante augmente d’environ 10%. Dans ce cas envisageriez-vous de vous désabonner de la VOD payante ou de ne plus acheter de contenus à la carte ? » Ici, pratiquement un répondant sur deux (49%) coche la case « probablement pas », contre un peu moins de 36% auparavant. Autre glissement important : les « indécis positifs » qui déclarent « oui, je me retirerais probablement » en cas d’augmentation du prix de la VOD payante, passent de 31 à 23%. A côté de la hausse de l’utilisation de la VOD, ceci indique clairement un changement d’attitude : la VOD est rentrée dans les habitudes au point de susciter chez les consommateurs un doute sur l’opportunité de se désabonner en cas de hausse du ticket d’entrée.
Les auteurs de l’étude notent quand même que le terrain a été réalisé l’année dernière, quand l’inflation n’avait pas autant dérapé qu’en 2022. Impossible donc de savoir si l’attachement à la VOD payante se maintiendrait tel quel aujourd’hui, en période de pression accrue sur les dépenses.
En tout cas, une autre question relative à l’attachement à la VOD payante posée hors considération de prix démontre un attachement croissant à ce mode de consommation vidéo chez les francophones : la proportion de ceux qui envisageraient de l’abandonner est en baisse par rapport à deux ans auparavant.
Rédaction : MM.