RTL Belgium vient d’actualiser son Video Observer : réalisée en mai 2023 auprès de 2.300 répondants francophones, cette troisième édition est encore plus clairement sous le signe de la diversité. Comme précédemment, l’approche est en grand angle sur la consommation vidéo quel que soit l’écran (TV classique, smartphone, tablette, PC) et quelle que soit la nature du canal (télévision, Internet, DVD et même le cinéma).
Elle confirme que la consommation globale de vidéo reste longue : nettement plus de trois heures par jour. Par rapport aux éditions précédentes, ce qui frappe, c’est la croissance de la consommation « à la carte » : on parle ici de SVOD (Netflix, Amazon Prime, Disney+), de plateformes replay (RTBF Auvio, RTL Play) ou simplement de vision différée.
La consommation vidéo s’émancipe des grilles horaires, avec une télévision live qui représente 40% aujourd’hui du total du temps de vision, contre 50% en 2018. Les acteurs audiovisuels locaux restent majoritaires, à 58% du total actuel, si on prend en compte la vision différée (TSV, pour Time Shift Viewing dans notre graphe) et les plateformes Broacaster Video on Demand (BVOD).
Dans cet univers vidéo, la concurrence est multiforme : ce que l’institut anglais BARB (le CIM d’outre-Manche) appelle “video sharing” comprend YouTube, mais aussi les contenus vidéo visibles sur les médias sociaux. Toutes ces solutions s’arrogent aujourd’hui 18% du temps de consommation vidéo.
Les ayant droit concernés se réjouiront par ailleurs de voir la durée de vision des séries ou films téléchargés – euphémisme pour les contenus piratés, au moins en partie – diminuer par rapport aux éditions précédentes.
Avec les données de 2023, RTL opère aussi une découpe très précise des comportements, allant jusqu’au détail par chaîne de télévision (RTL TVI vs La Une par exemple) ou par plateforme (Netflix vs Amazon Prime ou Facebook vs TikTok). Une fois agrégés, ces résultats permettent une vision transversale par « marque média ».
L’occasion d’apprendre que dans ce nouvel ordre de la vidéo linéaire et non-linéaire, YouTube occupe en budget temps la troisième place chez les francophones et Netflix la cinquième, mais que les deux premiers niveaux du podium sont trustés par les acteurs locaux, RTL et RTBF, au coude-à-coude.
Bref, selon l’humeur, on peut parler de complexité ou de convergence. On est en tout cas pleinement dans une ère de « total video ».
Rédaction : MM.