Seen from Space : Investissements TV – 2019 année morose

FacebookTwitterLinkedIn

L’année 2019 s’est clôturée sans réelle surprise sur un bilan négatif des investissements TV bruts. Avec un total de 1 milliard 581 millions d’euros – hors chaînes thématiques de Transfer (*), on observe un recul global de 2,3%, plus marqué dans le Sud (-3%) que dans le Nord du pays (-1,9%). Du point de vue de la saisonnalité, le deuxième trimestre a été particulièrement faible, alors que les mois d’avril et de mai représentent normalement les revenus les plus élevés des chaînes au cours du premier semestre.

Dans ce contexte, les grands acteurs ont connu des fortunes diverses. DPG accuse un recul de 5% : le groupe est particulièrement tiré vers le bas par Q2 et les chaînes kids, qui chutent littéralement. SBS est la seule régie en positif avec une progression de 2%, résultant d’un léger recul de VIER et VIJF et de la très forte progression de ZES. Chez IP, la situation est compliquée : les trois chaînes historiques du groupe perdent 8%, et l’index reste dans le rouge même avec l’ajout de TF1 (chez IP pour le dernier quadrimestre). Sur l’année (Transfer + IP), la chaîne française affiche une progression de 75% par rapport à 2018. RMB reste stable : la forte progression du groupe AB compensant le recul de la RTBF privée de foot cette année (en dehors des dates de la coupe du monde, les chaînes publiques sont stables).

La faiblesse du marché trouve principalement son origine dans la défection partielle des groupes économiques habituellement les plus présents en télévision : l’alimentation (particulièrement à travers les boissons – soft drinks, bières, cafés), le groupe beauté-hygiène (à travers les produits de toilette et les appareils de soins personnels) et le groupe culture-loisirs (notamment à travers les jeux/jouets). On note aussi le très net recul des services (à travers les banques/assurances) et des télécommunications. A l’inverse, c’est la distribution qui a le plus progressé en 2019 (+32%), majoritairement via la vente en ligne, mais également via la grande distribution. En conclusion, nous ne devons pas oublier que ces valeurs sont calculées sur le plein tarif, pour les budgets payants, comme pour les échanges et les compensations, et qu’à ce titre elles ne peuvent en aucun cas être considérées comme le reflet de l’évolutions des revenus des chaînes, mais bien comme un indicateur de la santé du marché.

(*) Pour donner une vision plus juste des investissements bruts sur ses chaînes thématiques, la régie Transfer a complètement revu son mode de valorisation en 2019. C’est une remise des compteurs à zéro pour la suite, la comparaison avec 2018 n’est par contre pas possible. Nous n’intégrons donc pas ici Transfer dans les calculs, mis à part TF1, stable dans son mode de valorisation entre les deux années.

Rédaction: MM.