Seen from Space : Données personnelles – les médias d’information inspirent plus confiance

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Chaque année, l’Institut Reuters for the Study of Journalism de l’Université d’Oxford fait mener une vaste enquête multinationale (46 marchés concernés en 2022) sur les usages et attitudes en matière d’information via les canaux digitaux.

Mais les données recueillies touchent parfois à d’autres aspects. C’est ainsi que l’édition 2022 incluait une question sur la confiance que pouvaient éprouver les consommateurs interrogés envers les sites d’information pour « traiter leurs données de manière responsable » sans autre forme de précision sur ce qui était entendu ainsi. Les concepteurs de l’étude ont eu aussi la bonne idée de donner des points de comparaison, avec la même question posée sur les réseaux sociaux et sur les acteurs de l’e-commerce.

Les données belges de Reuters sont établies à partir de plus de 2.000 répondants, avec une répartition pratiquement égale entre francophones et néerlandophones. Vu de loin, les deux côtés de la frontière linguistique se rejoignent : les acteurs perçus comme les plus susceptibles de « bien » traiter les données personnelles sont les médias d’information ; ils sont suivis des distributeurs, eux-mêmes suivis par les médias sociaux, qui sont donc regardés avec plus de méfiance.

Les classements en termes d’approbation ont beau être semblables, le détail des réponses – le degré d’approbation – diffère sensiblement. Chez les néerlandophones, l’opinion la plus courante consiste en une approbation modérée (« tend to agree »), sauf pour les médias sociaux, où c’est le neutre qui l’emporte. Côté francophone, la réponse la plus courante est l’opinion neutre (« neither agree nor disagree ») quel que soit le canal concerné. Les individus très confiants sur le traitement de leurs données personnelles constituent une faible minorité, surtout au Sud du pays. Une fois agrégées les deux modalités d’approbation, une différence de pas moins de 20 points (51% vs 31%) oppose néerlandophones et francophones sur la confiance envers les médias d’information.

Même chose pour la confiance envers les distributeurs en ligne, et différence moindre, mais très conséquente, pour la confiance envers les réseaux sociaux (37 vs 21%). Cette valeur de confiance est généralement plus importante chez les moins de 35 ans, les individus des tranches de revenus supérieures et ceux qui déclarent avoir suivi un cursus d’études supérieures.

Si ces résultats se confirment, ils constituent une bonne nouvelle pour les éditeurs, considérés comme plus fiables que d’autres acteurs, mais aussi un beau défi pour les francophones, car leur capital-confiance en matière de données personnelles s’avère largement perfectible.

Rédaction : MM.