Les consommateurs belges en période de Covid-19 : comportement et perspectives après la crise

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Plus d’un Belge sur trois a peur de l’avenir et 60% d’entre eux s’attendent à ce que la pandémie Covid-19 ait des conséquences sur leur situation financière personnelle dans les semaines à venir, selon une étude conjointe d’AQ-Rate, Mission -Systole, Spike et Origami PR. Est-ce pour anticiper cette situation que 41% des personnes interrogées envisagent de ne pas partir en vacances cet été?

L’impact psychologique de cette pandémie est-il suffisamment estimé? Selon une étude d’AQ Rate à la demande de Mission-Systole et Spike, en collaboration avec Origami PR, 53,6% des Belges sont inquiets pour leurs proches et 20,9% sont anxieux quant à leur situation personnelle. Le stress est particulièrement palpable chez les jeunes et les femmes et est plus marqué à Bruxelles que dans les deux autres régions du pays. Face à ce climat anxiogène, exacerbé par le lockdown, seuls 34,5% des répondants trouvent du réconfort en famille et 33,7% profitent avec plaisir de leur temps libre.

Comment les Belges vivent-ils cette pandémie et que feront-ils une fois la crise terminée? Voici cinq éléments clés à retenir.

1. Les Bruxellois et les Wallons sont davantage touchés dans leurs portefeuilles que les Flamands

Près de six Belges sur dix pensent que la crise du Coronavirus aura un impact négatif (fort, partiel ou modéré) sur leurs revenus. Cependant, nous constatons des différences régionales frappantes: un Flamand sur deux ne prévoit aucun impact sur son train de vie, 72% des Bruxellois craignent des difficultés financières dans les prochaines semaines (graves difficultés pour 19% d’entre eux). Les Wallons ne sont guère moins pessimistes avec 68% des répondants préoccupés par leur situation financière à court terme.

2. Dépenses réduites?

Malgré cette inquiétude paradoxale, 75% des Flamands, 64% des Wallons et 56% des Bruxellois s’attendent à dépenser autant que d’habitude après le verrouillage, voire plus que d’habitude pour «rattraper leur retard» du fait de la fermeture de certaines entreprises (c’est le cas de 19% des répondants à Bruxelles, contre 12% en Flandre et 10% en Wallonie).

Dans quels postes de dépenses les Belges les moins efficaces financièrement vont-ils sabrer en premier? Les achats de vêtements et de chaussures (39%), les restaurants (37%), les sorties culturelles (30%), les articles électroniques (29%) et les biens d’équipements tels que le mobilier ou les voitures (28%). Si ces prévisions se confirment, ce serait bien sûr désastreux pour ces secteurs qui sont déjà particulièrement touchés par l’arrêt forcé de leurs activités lors du confinement.

3. Une majorité de Belges resteront en Belgique cet été

Environ 36% des personnes interrogées prévoient de réduire leur budget vacances pour cet été, et 41% ont déjà tout simplement renoncer à leurs vacances estivales. Parmi ceux qui avaient pré-réservé leurs vacances, seulement 5% ont déjà pris les mesures nécessaires pour annuler, tandis que 30% ne savent toujours pas quoi faire. Seul un Belge sur dix, plutôt citadin et sans enfants, pense s’évader en s’offrant un beau voyage dès la réouverture des frontières.

4. Evolution de la consommation: « les marques attendues au tournant »

57% des consommateurs sont déterminés à attendre les promotions pour les aider à maintenir leur niveau de vie, mais ce n’est peut-être pas là l’essentiel. En effet, l’étude montre que seulement 24% des consommateurs n’attendent rien de nouveau de la part des marques après la crise, notamment en Flandre. 38% des sondés attendent d’eux un geste de solidarité, 33% de respect et 17% un engagement social concret.

Plus concrètement, en moyenne trois consommateurs sur 4 en moyenne souhaitent que les fabricants apprennent de cette crise en relocalisant leur production en Europe (82% sont « tout à fait » d’accord ou «plutôt d’accord» avec cette affirmation), avec un accent plus prononcé sur leur responsabilité sociale (81%), pour mieux informer les consommateurs (79%) et, le cas échéant, aider le monde médical dans la lutte contre le virus (81%).

Même si 46% des Belges estiment qu’après la crise « tout recommencera comme avant » dans le domaine économique, 76% ont quand même l’intention d’acheter plus de produits locaux pour soutenir la production nationale et 58% veulent donner la priorité au commerce de proximité. Dans le même temps, toutefois, 83% disent vouloir rester fidèles à leur supermarché préféré en guise de remerciement pour le travail accompli pendant la crise.

5. L’altruisme comme vertu la plus importante

Plus d’un Belge sur sept, notamment à Bruxelles et en Wallonie, est prêt à sacrifier une partie de ses économies pour aider les membres de sa famille. Nous comptons également de nombreux philanthropes désireux d’aider des associations (8%) ou de soutenir la recherche scientifique (5%).

Ce qui peut surprendre en ces temps d’instabilité boursière : 11% des personnes interrogées (en particulier les personnes de plus de 55 ans et les personnes sans enfants) prévoient d’investir en actions.