Attribution de la distribution des journaux : Le gouvernement revoit le mécanisme, mais l’enveloppe reste la même

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Le gouvernement fédéral s’est accordé mercredi en comité restreint sur un réarrangement, au sein de l’enveloppe existante, des dispositions organisant le soutien à la distribution de la presse. Il a suivi une proposition formulée le matin même par les éditeurs par laquelle il sort du critère de « zones blanches » et introduit une proposition de tarifs variant par région. À la fin de l’année passée, l’équipe De Croo a décidé de mettre un terme au système de concession de cette distribution à la suite des résultats controversés d’un appel d’offres.

Ce faisant, le gouvernement a aussi réalisé une économie budgétaire. L’enveloppe de 125 millions d’euros a été réduite. Pour les six premiers mois de l’année, 75 millions d’euros permettront à bpost d’assurer encore cette distribution. Ensuite, et ce jusqu’en 2026, un montant de 50 millions d’euros par an était prévu sous forme de crédit d’impôt pour soutenir la distribution de journaux et périodiques dans les zones peu peuplées, dites zones blanches.

La formule ne satisfaisait pas les éditeurs de presse (au vu de ses difficultés de mise en oeuvre) et le gouvernement était divisé sur la question. Du côté francophone, le PS et Ecolo estimaient ainsi que l’enveloppe financière devait être augmentée pour soutenir la presse à l’heure où la désinformation est un problème de plus en plus prégnant. Comme les autres partis, le MR a voulu donner suite aux « remarques légitimes des éditeurs » et maintenir le soutien aux libraires indépendants. L’Open Vld entendait quant à lui demeurer dans l’enveloppe existante.

Aucun accord n’a pu être obtenu pour accroître l’enveloppe. La proposition des éditeurs est donc restée dans le cadre existant. Trois catégories sont prévues: les régions dont la densité de population est inférieure à 250 habitants par kilomètre carré seront davantage soutenues que celles dont la densité oscille en 250 et 5.000 habitants par km², elles-mêmes plus soutenues que celles dont la densité est supérieure à 5.000 habitants par km² qui ne donnera pas lieu à un crédit d’impôt. Une répartition qui épouse les limites de la Wallonie, la Flandre et Bruxelles.

Le système fonctionnera sur la base de fourchettes de coûts de distribution. En 2024 et 2025, cela représente une fourchette de 30 à 79 centimes par journal en Wallonie et 40 à 57 centimes en Flandre.

« Ma sensibilité sur ce dossier était bien connue. Nous avons beaucoup travaillé et réussi à faire émerger une formule qui devrait répondre aux besoins essentiels de la presse. Je m’en réjouis tant pour les travailleurs du secteur que pour la qualité de notre débat démocratique », a souligné le ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne.

Source : Belga.