La fédération des radios indépendantes RadioZ lance un appel à l’aide

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La fédération RadioZ, qui regroupe une trentaine de radios indépendantes en Wallonie et à Bruxelles, lance aujourd’hui un appel à l’aide suite à la décision du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de réduire le montant de soutien pour la transition numérique vers le DAB+. RadioZ demande aujourd’hui une aide forte des autorités publiques et une simplification des procédures.

En Fédération Wallonie-Bruxelles, de nombreuses communes/villes et provinces peuvent compter sur leur(s) radio(s) indépendante(s). Des radios qui, sur le plan local et régional, garantissent le relais d’informations, soutiennent la culture, les administrations communales et les commerçants locaux, renforcent le lien social sans oublier que ces radios permettent à de jeunes animateurs-trices, journalistes et professionnels et autres bénévoles de se former à leurs futurs métiers. Un métier-passion qui s’exerce avec de faibles moyens et le plus souvent sans subside récurrent contrairement à des pays voisins, entre-autre la France.

Une transition vers le numérique onéreuse

Le 4 novembre 2019, le DAB+ (Digital Audio Broadcast) a été lancé en Fédération Wallonie-Bruxelles suite au choix du gouvernement d’en faire sa norme pour l’écoute de la radio. Cette technologie numérique est vouée à remplacer la FM pour écouter la radio gratuitement avec une qualité audio supérieure. Mais là où le bât blesse, ce sont les coûts de l’infrastructure et de fonctionnement qui ne peuvent tout simplement pas être supportés par les radios indépendantes. « Dans certains cas, ce serait demander aux radios indépendantes de devoir doubler ou tripler leurs chiffres d’affaire », précise Philippe Sala, représentant de RadioZ.

Comprenant cette réalité, le gouvernement précédent, avait inscrit au budget de la Fédération Wallonie-Bruxelles 1 million d’euros pour l’investissement de l’infrastructure des radios indépendantes en DAB+. C’est évidemment totalement indispensable, mais malheureusement insuffisant entre autres vu les optimisations des couvertures des zones à couvrir et des frais récurrents nécessités par le DAB+.

A ce jour, il existe de plus une réelle iniquité entre les radios indépendantes et leurs concurrents, les réseaux privés et la RTBF. Alors que les premières n’ont pas encore leurs accords de diffusion et ont besoin d’un soutien public pour émettre sur cette nouvelle technologique, les autres fêtent joyeusement leur première année de diffusion en DAB+.

« S’il n’y a pas de solutions constructives et rapides, cela signe tout simplement l’arrêt de mort des radios indépendantes et associatives, car si elles n’ont pas les moyens d’accéder au DAB+, leur écoute se réduira petit à petit pour disparaître in fine», déplore Philippe Sala.

Un besoin d’équité dans le paysage radiophonique

A titre d’exemple, la RTBF, avec son expertise technique, ses infrastructures existantes et son matériel, qui joue déjà le rôle d’opérateur technique pour elle-même et les réseaux privés, pourrait devenir opérateur des radios indépendantes avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Aujourd’hui, pour restaurer une réelle équité et sauver les radios indépendantes, la Fédération RadioZ demande à la Fédération Wallonie-Bruxelles de revoir leur décision de diminuer de moitié les subsides destinés aux radios indépendantes. « Il est indispensable au contre de renforcer le financement des frais d’infrastructure et de prévoir des soutiens récurrents ainsi que les optimisations pour que l’écoute de nos radios soit optimale sur leur zone de service. »

Quel avenir pour la diversité de la radio?

Cette année, brutalement, une série de radios associatives, pour la plupart reconnues depuis des années, se sont vu refuser inéquitablement le subside annuel du FACR (Fond d’aide à la création Radiophonique) qui soutient financièrement chaque année une série de radios dites associatives et d’expression. La raison : un manque d’argent disponible au FACR suite au financement généreux au profit de la SCRL ma radio.be qui fait la promotion du DAB+. Un comble puisque ce budget ne profite qu’aux réseaux privés et à la RTBF qui sont seuls à émettre en DAB+ depuis plus d’un an.

La Fédération RadioZ se pose donc légitimement une question : La diversité du paysage radiophonique de la Fédération Wallonie-Bruxelles va-t-elle disparaître ?