Webinaire Fluks : Comment communiquer dans une ère post-Covid19 ? La communication est une vraie profession, il ne faut pas improviser

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Ce mardi 19 mai, Fluks, le nouveau réseau des professionnels de la communication et du journalisme, a réalisé son premier événement sous forme digitale. À défaut de pouvoir lancer le réseau de manière réelle, des webinaires seront proposés régulièrement avant le lancement du réseau postposé à septembre en raison de la crise du Coronavirus.

Le thème de ce premier rendez-vous était la communication à l’ère post-Covid19. À l’heure du déconfinement progressif, comment communiquer dans cette nouvelle ère ? Comment aborder les relations entre employés, avec vos clients, vers l’extérieur ? Pour faire le tour de ces questions, on retrouve Axelle Pollet (RTBF – porte-parole & responsable de la commmunication corporate), Candice Vanhacht (formatrice & coach en marketing digital et réseaux sociaux), Thierry Bouckaert (Akkanto – spécialiste en communication de crise) et Christophe Guissart (formateur en communication interne et gestion de conflit).

Tous les intervenants se sont accordés sur le fait que la communication de demain sera une communication de valeurs, une communication transparente, mais surtout une communication empathique que ce soit en interne ou en externe.

La crise a engendré une totale réorganisation des entreprises et a poussé les travailleurs à rester chez eux et pratiquer le télétravail. Dans l’ère post-Covid qui approche, il va falloir recréer ces liens qui ont momentanément été brisés.

Selon Thierry Bouckaert, le média le plus important en communication interne, c’est la machine à café. Ce média a disparu et a été remplacé par le virtuel. Axelle Pollet ajoute : « En confinant les gens chez eux, on casse les liens sociaux et la partie informelle, importante pour la cohésion d’entreprise, tend à disparaître. » Cependant, les rapports informels peuvent parfois prendre une autre importance comme le souligne Candice Vanhacht : J’ai trouvé les gens beaucoup plus bienveillants durant le confinement. Le « Comment ça va ? » a pris plus de sens.

 « La normalité évolue en permanence », rappelle Thierry Bouckaert. Pour lui, les entreprises vont désormais devoir respecter trois points cruciaux en termes de communication à savoir : être à l’écoute, rassurer et redonner du sens à leurs employés. « Nous ne sommes pas dans une crise de la communication, mais dans une crise du management », ajoute-t-il.

En effet, le challenge va désormais résider dans la réintégration des employés dans une équipe. Des employés qui ont vécu le confinement parfois de manières très différentes. Christophe Guissart affirme : « la crise est mondiale, mais également extrêmement individuelle. Les conséquences psychosociales vont être importantes ». Selon Axelle Pollet, nous sommes dans une gestion d’incertitude. Et le moyen de rassembler tout le monde, c’est autour des valeurs cohérentes et des missions claires de l’entreprise. Ces valeurs et missions prennent tout leur sens et vont permettre de resolidariser l’entreprise.

Par ailleurs, la crise a permis également de prouver que d’autres manières de travailler fonctionnent. Elle « a peut-être permis de dénouer un nœud existant dans les entreprises pour l’avenir en mêlant télétravail, travail au bureau, réunions physiques et virtuelles. Chacun devient plus autonome. On va juger beaucoup plus sur le résultat que sur la manière d’y arriver et ça, c’est positif ! », déclare Thierry Bouckaert. Candice Vanhacht ajoute même : « la crise est un gros coup de pied aux fesses pour que tout le monde passe au digital et se crée de nouvelles habitudes ».

Concrètement, les entreprises vont devoir faire passer des messages positifs tant dans leur communication interne qu’externe dans les mois à venir. Pour Christophe Guissart, cela passe par l’utilisation de mots à connotation positive, de phrases affirmatives a contrario des formes négatives très souvent utilisées telles que « Ne vous inquiétez pas ». L’objectif étant de rassurer les gens et non de les préoccuper davantage.

Quoiqu’il en soit, la crise du Covid19 a démontré que « les communicants sont de vrais professionnels malgré le fait que le métier soit souvent dévalorisé. Dans ce genre de situation, on observe qu’il ne faut pas improviser. On se rend compte également qu’une mauvaise communication peut être dramatique pour une organisation. Il est donc plus que jamais nécessaire d’investir dans la communication », conclut Thierry Bouckaert.