UPP organise un débat sur la position du point de vente presse indépendant – la tension monte

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L`Union des éditeurs de la Presse Périodique (UPP) a rassemblé hier quelques ténors de la presse et de la diffusion pour un débat titré “Que vont devenir les points de vente indépendants?”.

 

Pascal Flisch (B-information) a commencé avec une analyse de l`information d`entreprise et l`évolution du nombre d`entreprises dans le secteur.

 

Pendant le débat, les représentants des fédérations professionnelles, Walter Agosti (ProDiPresse) et Bonny Goossens (Vlaamse Federatie van Persverkopers), pouvaient présenter leurs griefs, comme la diminution des marges, l`augmentation du stress de travail par des contrôles supplémentaires, la concurrence des magasins proxi qui n`offrent plus que les titres d`une haute rotation et surtout la discussion éternelle sur la politique d`abonnement des éditeurs. 

 

Peter Bouckaert (de Persgroep) a commenté quelques formules d`abonnements récentes où le point de vente est concerné. Pour les vendeurs de presse, ceci n`est qu`un emplâtre sur une jambe de bois.

 

AMP distribue plus ou moins 90% des produits de presse. Il y a quelques challengeurs. Eric Willems (Imapress) est fort en Hollande et offre une alternative aussi bien en software qu`en logistique. Imapress s`est spécialisé en livres et en bandes dessinées. Il y a également Jean-Philippe Tondeur (Tondeur Diffusion) qui se focalise sur la diffusion de +/- 2000 magazines niche d`un prix supérieur et donc des marges plus intéressantes pour le vendeur. Evidemment les quantités vendues sont moins importantes, ce qui est dommage pour le distributeur et pour le point de presse.

 

En tous les cas, chaque distributeur a toujours l`exclusivité de la diffusion d`un titre. Ainsi, finalement, c`est l`éditeur qui contrôle les rapports de force entre les distributeurs.

 

Tom Vermeirsch (AMP) défend la position de son entreprise: même avec l`avantage de leur position, AMP a très dure de mener une opération rentable.

 

Les vendeurs se plaignent des procédures très strictes pour les retours et des charges de travail augmentées. Tom Vermeirsch justifie ces procédures par la pression des éditeurs, pour qui les quantités sont évidemment cruciales. Eric Willems ajoute qu`une vue correcte sur les quantités vendues est élémentaire pour les quantités en display et le calcul des tirages futurs. 

 

La question importante qu`est-ce qui va se passer dans le futur avec les kiosques comme « lieu de grand passage » reste sans réponse.

 

Experte retail Monique Renier a conseillé le secteur de se forcer d`évoluer dans une société en train de changer fondamentalement, avec la venue des médias digitaux, l`évolution démographique avec le vieillissement de la population, le changement de mobilité et de comportement d`achat, les alternatives d`achat tabac et alcool, etc. Il s`agit donc, pour chaque point de vente, de se positionner très précisément avec un assortiment correct et un perfectionnement des services. Elle a trouvé dommage que toutes les parties restent sur leur position dans leur tranchée et qu`elles ne cherchent pas des nouvelles perspectives fondamentales. Comme l`horeca doit se réorienter après l`interdiction de fumer, les kiosques doivent aussi se réinventer. 

 

Tom Vermeirsch a donné une primeur aux participants. En 2008, la fédération de la presse et Unizo ont porté plainte contre l`AMP pour l`augmentation unilatérale des frais de distribution. Le juge a donné raison aux plaignants. AMP va aller en cassation de ce jugement.

 

Ceci est très significatif: toutes les parties sont sous la pression et la tension ne fait que s`agrandir.

 

Il reste donc assez de sujets forts pour étoffer les débats et séminaires futurs.