UBA appelle à l’incitation fiscale pour investissement dans les médias belges

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La plupart des entreprises belges sont sévèrement touchées par l’onde de choc causée par le Covid-19. Ces entreprises mettent tout en œuvre pour surmonter la crise, en commençant par réduire fortement leurs coûts. À cet égard, le budget publicitaire est souvent un des premiers concernés.

L’UBA et les médias belges lance donc un appel au Gouvernement fédéral en vue de l’application d’un système d’incitants fiscaux – comme en Italie – en accordant ainsi aux annonceurs un crédit d’impôt ou une déduction pour investissement, limité dans le temps, pour les investissements publicitaires.

« Nous sommes convaincus qu’un incitant fiscal s’inscrit non seulement dans l’intérêt des entreprises, mais aussi dans l’intérêt général de l’économie, des consommateurs et de l’emploi. »

Réduction des investissements publicitaires

En mars, force est de constater que les investissements publicitaires ont chuté : les médias belges font état d’une perte de recettes de près de 40 %. Une récente étude de la WFA (World Federation of Advertisers), menée durant la dernière semaine de mars, confirme également cette tendance dramatique : 81 % des annonceurs ont reporté leurs campagnes en raison de la crise et 57 % ont déjà réduit leurs budgets médias et marketing.

Voilà une mauvaise nouvelle pour :

L’économie et l’innovation
Diverses études ont montré qu’1 euro de publicité génère, en moyenne, 5 à 7 euros pour l’économie. Il est économiquement important de sauvegarder ces investissements. Le maintien des dépenses publicitaires suscite la confiance des consommateurs. Cela incite les marques à créer des produits et des services différenciés et à favoriser l’innovation.

Le consommateur
Dans cette crise sans précédent, les médias belges se profilent comme un point de référence pour une information fiable. Les rédactions des médias tournent à plein régime, la demande d’information est énorme et les consommateurs attendent plus que jamais des informations de qualité. Pour maintenir cette offre aux consommateurs, il est néanmoins crucial de préserver les recettes publicitaires.

Les médias belges
Les recettes publicitaires sont la principale source de financement de l’information et du contenu. Ces revenus sont déjà sous pression en raison du succès des plateformes en ligne étrangères. La réduction des recettes publicitaires constitue une menace sérieuse pour l’offre aux consommateurs et la pluralité de nos médias.

L’emploi
La diminution des recettes publicitaires met l’emploi en danger. Avant tout, dans les entreprises elles-mêmes et dans le vaste secteur du marketing et de la communication, que ces emplois soient de nature créative ou commerciale, mais aussi dans les entreprises de médias et tous les secteurs connexes tels que les agences de publicité, les agences de média ou le secteur facilitaire et de la production.

Incitants fiscaux

En ces temps difficiles, il est crucial et légitime, sur le plan tant économique que social, de motiver les annonceurs à continuer à investir dans les médias belges pour leur communication commerciale. Cette évidence n’a d’ailleurs pas échappé à d’autres États membres européens. Différents pays prennent déjà des mesures spécifiques pour préserver au maximum les recettes publicitaires et les acteurs médias locaux.

Certains pays comme le Danemark luttent contre la crise en prévoyant la compensation directe par l’État de la baisse des recettes publicitaires. Cette compensation présente toutefois aussi des inconvénients : elle implique, d’une part, que les pouvoirs publics dégagent des ressources financières à cette fin et n’instaure, d’autre part, aucun incitant susceptible de permettre au secteur de maintenir le moteur économique et social en marche.

D’autres États membres comme l’Italie appliquent un système d’incitants fiscaux. Cette démarche présente des avantages évidents par rapport à la compensation directe. Un incitant fiscal a certes un impact (limité) sur les recettes fiscales de l’État, mais ce dernier est manifestement préférable à l’inaction. Ne rien faire induirait, en effet, une diminution drastique des revenus imposables, alors qu’un incitant permettrait au moins de préserver ces recettes. À l’instar de l’Italie, la France envisage, elle aussi, une mesure d’incitation similaire.

En collaboration avec les médias belges, l’UBA demande donc au gouvernement fédéral la mise en place d’un dispositif similaire dans notre pays en accordant aux annonceurs en Belgique un crédit d’impôt ou une déduction pour investissement, limité dans le temps, pour les investissements publicitaires consentis dans les médias belges.