L’Association des Journalistes Professionnels (AJP) a lancé cette semaine une campagne de sensibilisation et d’information pour lutter contre le sexisme dans les rédactions des médias belges. Une étude menée en 2018 avait mis en lumière que les femmes journalistes font face à de multiples discriminations de genre, qui se sont en outre aggravées avec la crise sanitaire.
Être journaliste est synonyme de difficultés, avec une précarité très présente, une gestion de la parentalité ardue ou des difficultés de construction des carrières. Mais pour les femmes, s’y ajoutent des discriminations liées au genre, qui entravent leur carrière. Alors que 70% des diplômés en journalisme sont des femmes, celles-ci ne sont déjà plus que 50% à l’entrée de la profession. Au total, 35% seulement des journalistes sont des femmes.
L’étude de 2018 avait révélé que plus de 45% des femmes journalistes avaient été harcelées ou agressées. Des discriminations sont également constatées dans l’attribution des rubriques, les femmes restant souvent cantonnées aux sujets santé ou people tandis qu’elles sont exclues de la politique ou du sport.
Sept femmes journalistes sur dix déclarent en outre ne pas percevoir le même salaire que leurs collègues masculins. Quarante pour cent n’ont pas d’enfants, contre 24% des hommes journalistes. Un contrat à durée indéterminée est attribué à 58% des femmes, pour 70% des hommes.
L’épidémie de Covid-19 a en outre aggravé la situation. « Avec une charge mentale accrue, la garde des enfants et des tâches domestiques plus souvent prises en charge par les femmes que par les hommes, les femmes journalistes ont été plus nombreuses à changer de statut voire à arrêter leur activité journalistique en confinement », pointe l’AJP qui, face à ces constats, a décidé de mener campagne.
L’union professionnelle « dit stop au sexisme dans les rédactions » et diffuse une vidéo reprenant les principaux constats de l’étude. Elle appelle aussi à partager ses témoignages sur les réseaux sociaux avec le mot-clé « #journalismezerosexisme » ou auprès de l’AJP à l’adresse zerosexisme@ajp.be.
Source : Belga.