« La communication inclusive est plus qu’une communication colorée : elle en dit long sur vous-même » – Ingrid Tiggelovend (Studio Sesam)

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« Si vous voulez que personne ne tombe du bateau de la communication, vous devez prêter attention à tous les groupes divers qui existent au sein de la société. » La spécialiste de la communication Ingrid Tiggelovend, du Studio Sesam, travaille depuis des années sur la diversité dans la communication et s’adresse désormais spécifiquement au monde de la MarCom.

En ouvrant une brochure, écoutant un spot radio ou regardant les publicités à la télévision, le plus souvent, vous entendrez et verrez une famille standard : blanche, composée d’un homme, d’une femme et de deux enfants. En soit, pas de problème, puisque ces foyers existent et les professionnels de la communication le savent. Il y a donc une raison commerciale logique de cibler un groupe qui est considéré comme le plus grand dénominateur commun de la société.

Quand cela devient-il un problème ? Lorsque toute communication à travers la société suit systématiquement ce principe, la société n’est pas reflétée de manière représentative, ce qui permet donc la propagation inconsciente de stéréotypes négatifs.

« J’ai commencé ma carrière pendant la précédente pandémie, pendant les campagnes de lutte contre le sida, et j’ai alors réalisé à quel point la communication et le marketing sont importants si l’on veut toucher tout le monde : parfois, c’est une question de vie ou de mort » – Ingrid Tiggelovend (Studio Sesam)

Comment éviter ces écueils dans vos choix de communication et assurer un reflet approprié de la société ? Des réponses concrètes seront apportées aux professionnels MarCom dans le livre Diversiteitscommunicatie. Verbindende communicatie & marketing par Ingrid Tiggelovend, en collaboration avec l’Arteveldehogeschool et le département de la politique de diversité du gouvernement flamand.

Ingrid Tiggelovend (milieu) pendant une présentation de livres avec Studio Sesam (18 mars 2022)

Concrètement : « Dans le livre, vous trouverez les tendances de la société, avec des recherches et des références à des sites web. Tous les outils y sont décrits, avec de nombreux exemples. À la fin de chaque chapitre, il y a également des questions pour que les entreprises ou les organisations puissent discuter de ces sujets avec leur équipe, car penser à la communication inclusive, cela commence par se penser soi-même’ », explique Ingrid Tiggelovend à propos du livre Diversiteitscommunicatie.

« Lorsque je donne une formation, je dis toujours : ‘Si Greta Thunberg, qui a 16 ans, réussit à changer le monde, alors nous, en tant que diplômés d’études supérieures, allons sûrement réussir à travailler sur ces messages de diversité dans notre organisation.’ » – Ingrid Tiggelovend (Studio Sesam)

« Certaines organisations disent :Nous ne touchons qu’un public âgé et pas les jeunes. Sans parler des personnes issues de l’immigration. » Puis l’urgence se fait ressentir et là seulement on élabore une politique de diversité », explique Ingrid Tiggelovend.

Ingrid Tiggelovend (à droite de l’intervenante) pendant une formation sur la communication inclusive

Pourtant, on parle depuis longtemps d’une politique de diversité, on appuie sa nécessité depuis des années. Mais la demande d’une politique et d’une communication dans ce sens demeure. « Cela va très lentement. Mais parfois, cela peut être rapide, par exemple faire en sorte que les gens arrêtent de fumer a été très rapide : on a entraîné un revirement très rapide dans l’esprit de chacun, dans la politique, etc. »

« Les gens veulent souvent communiquer de manière inclusive, mais l’urgence n’est généralement pas encore là. Ce n’est que lorsque l’urgence est grande que quelque chose commence à changer » – Ingrid Tiggelovend (Studio Sesam)

Que pouvez-vous faire en tant qu’organisation ?

(1) S’engager dans une politique active de diversité, car « la diversité engendre la diversité ». Pensez à la VRT, qui déploie beaucoup d’efforts en faveur de la diversité en coulisses et qui, par conséquent, la traduit également à l’écran.

(2) Rendez votre offre totalement accessible : « 10 à 16 % de la population souffre d’un handicap. Ce n’est pas un petit nombre », souligne Ingrid Tiggelovend.

(3) Établissez un lien avec le groupe cible : « Restez à l’écoute et, par des recherches facilement accessibles sur le terrain, entrez en contact avec des personnes avec lesquelles vous n’entrez pas normalement en contact. »

(4) Diversifiez les médias, mais aussi les canaux. « 93% des Flamands ont un smartphone, mais seulement 1 sur 5 est au fait de toutes les innovations : la fracture numérique est réelle. » Essayez donc d’inclure les médias traditionnels dans votre panoplie si vous voulez toucher tout le monde.

(5) Écrivez de manière claire et inclusive : faites un sensitivity check. Ingrid Tiggelovend aime se référer à la vidéo YouTube avec Raf Njotea pour expliquer la « décolonisation » de la langue.

(6) Dans la même veine, faites un image check. « Les images que nous voulons utiliser sont-elles représentatives, reconnaissable et accessibles pour les personnes que nous voulons atteindre ? », et aussi « Faites du counterframing : faites le contraire des clichés et brisez-les. »

(7) Laissez l’organisation être pilotée par le groupe cible lui-même. De cette manière, vous percevrez presque automatiquement la manière dont vous communiquez et ce qui fonctionne déjà ou non.

 

 

Ingrid Tiggelovend (Studio Sesam) est une éditrice de livres jeunesse d’une grande diversité, qui introduisent également des nouveaux talents divers dans le monde du livre.

Le livre Diversiteitscommunicatie. Verbindende communicatie & marketing est disponible sur Studiosesam.be, où vous pouvez également acheter des livres jeunesse.