Le navigateur Chrome de Google est l’incontesté leader du marché belge, avec 54% du volume consulté en ligne, et plus à lui seul que les 5 navigateurs qui le suivent dans le classement, selon Statscounter. C’est dire si la longue saga de la disparition possible du cookie tiers dans Chrome, aujourd’hui abandonnée, était vue comme cruciale. En marge du maintien du cookie tiers, l’annonce faite par Google promet une solution renforçant selon elle la liberté de choix de l’utilisateur.
Ceci étant, la problématique du cookie n’est qu’un élément parmi d’autres pour s’assurer une certaine discrétion en ligne. L’Establishment Survey (ES) du CIM en propose 8, plus une option « autre » non précisée, et le Global Web Index (GWI) en envisage 5. Alors oui, la gestion des cookies intervient en bonne place dans les moyens déclarés par les répondants de l’ES : environ 40% déclarent en refuser certains, 22% disent les détruire. Et pratiquement un sur cinq déclare modifier les paramètres de son navigateur, ce qui peut là aussi conduire à des restrictions sur les cookies. Au final, plus des deux tiers des répondants de l’ES déclarent utiliser au moins une des méthodes proposées dans le questionnaire.
Même si cela ne signifie pas qu’ils les appliquent systématiquement et sur tous les appareils qu’ils possèdent, cela montre un degré important de connaissance des moyens disponibles.
Et les stratégies de protection de la confidentialité numérique diffèrent aussi sensiblement d’un profil à l’autre : si elles divergent assez peu en fonction de la langue des répondants, des critères comme l’âge ou la catégorie socio-professionnelle jouent par contre un rôle important. Les seniors, les ados et les catégories sociales moins favorisées semblent par exemple nettement moins préoccupés de leur « privacy » que d’autres segments de population.
L’équipement joue également un rôle : par exemple les individus possédant un « smart speaker » ou au moins deux ordinateurs desktop affichent des comportements de protection nettement supérieurs à la moyenne, tout comme ceux qui utilisent des ordinateurs sur leur lieu de travail. Bref, il y a probablement une question de familiarité technologique qui joue.
Il n’existe malheureusement pas de données permettant de croiser l’utilisation d’un navigateur et les comportements de protection de la vie privée en ligne. Le GWI permet toutefois le croisement entre les systèmes d’exploitation (Android, Windows, MacOS, etc) et les comportements liés à la « privacy » en ligne.
Sans trop de surprise, on y apprend que l’absence de toute mesure de protection est plus fréquente sur les smartphones, qu’ils soient de la famille Apple ou tournant sous Android, et que les mesures les plus diversifiées se retrouvent sur les ordinateurs tournant sous Windows 10 suivis par ceux actifs sous MacOS.
En résumé, cette question du cookie tiers qui a tant animé le monde de l’ad tech au cours des 4 années écoulées n’est qu’un aspect d’une question plus large : donner confiance à l’utilisateur d’Internet sur l’utilisation responsable de ses données dans un contexte où, en l’état, la publicité permet d’assurer la gratuité des services rendus.
Rédaction : MM.