Seen from Space: Confiance et usage, les faux amis de l’info

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Le Digital News Report 2020 de l’Institut Reuters est une brique de plus de 100 pages. Il fait le tour de pas mal de questions liées à l’information en se basant sur une enquête YouGov réalisée dans 40 pays, dont la Belgique. Effectuée auprès de 2.000 répondants chaque année, l’étude permet de suivre dans le temps les déclarations de nos compatriotes et si on le souhaite, les comparer aux 39 autres pays.

En ce qui concerne la Belgique, De Standaard du 16 juin titrait assez justement sur deux tendances de ce DNR cuvée 2020 : l’augmentation de la méfiance envers l’information et la difficulté à monétiser cette même information. Pour ce qui est du second aspect, il est clair qu’en cinq ans, le compteur de ceux qui disent avoir payé pour de l’info en ligne semble désespérément bloqué aux alentours des 12%, sans différence communautaire. Les Belges paient proportionnellement moins que la moyenne : pour l’ensemble des pays couverts par l’enquête on est à 17% de déclaration de paiement effectif. L’enquête 2020 montre également que la confiance envers l’information est à son plus bas niveau mesuré : c’est le cas des mesures « info en général », « informations que j’utilise personnellement », ainsi que des sources plus récemment ajoutées à l’enquête – celles passant par les moteurs de recherche et par les réseaux sociaux. Concernant ces derniers, surprise : ils ont beau être considérés peu fiables, ils sont pourtant les seuls à avoir (très légèrement) progressé en usage, ceci alors que les sources plus traditionnelles, TV et surtout presse, diminuaient sensiblement en utilisation déclarée.

Attention : l’enquête a eu lieu avant le confinement, en janvier-février. Reuters a bien lancé une vague additionnelle en avril pour repérer l’impact de la crise, mais elle s’est limitée à six pays, hors Belgique évidemment. Dans ceux-ci, l’enquête notait une croissance du recours à la télévision, mais aussi aux sources en ligne, sans effet bénéfique pour la presse papier. L’enquête d’avril a également pointé les réseaux sociaux comme principale source de mauvaise information, Facebook en tête. Et pourtant c’est ce même Facebook qui est généralement cité comme la première des sources « médias sociaux » utilisées. En Belgique comme ailleurs. On s’en méfie, mais on les utilise plus : vous avez dit « paradoxe » ?

Rédaction: MM.