Club 33: « Have you met Bernard Marchant? »

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Ce mercredi 26 mai, Bernard Marchant, CEO de Rossel, a été reçu par Anthony O’Donnell du Club 33 pour un live vidéo autour de sa carrière et du domaine média. Anthony O’Donnell, Connection Planner chez Publicis Groupe, est également membre du conseil d’administration et Président du club.

Club 33 est une communauté de jeunes spécialistes média & advertising ayant maximum 33 ans. Avec l’ambition d’échanger, d’apprendre, et d’évoluer autour des phénomènes d’actualité dans leur secteur, Club 33 partage la philosophie de sa maison mère, CommPass : « Empower Media People ».

Un parcours riche d’expériences

Afin d’introduire cet échange, Bernard Marchant présente sa carrière : avec un background économique et financier, mais rapidement confronté à des challenges de gestion et de management, il évolue dans l’IT, les télécommunications et ensuite le média, en orbite autour du digital et à l’international. CFO à 27 ans chez Olivetti et ensuite CEO chez Beckaert Merchant Products puis 9Telecom, il avance d’année en année jusqu’à prendre la direction du groupe Rossel en 2001.

« Le média est un domaine profond, il y a tellement à inventer. J’ai toujours été intéressé par le monde de l’entreprise. Je ne suis pas né dans le média, mais j’ai tiré mes compétences de mon expérience. Dans le média, on retrouve l’information ; le produit a une valeur, une grande influence sur la société, et il y a la transformation ; chez Rossel, on sortait des années 90 du ‘tout possible’ à une bulle qui explose, et impose de tout repenser. »

Autour des moments clés de la carrière de Bernard Marchant, Club33 souhaite approfondir sa relation avec le groupe Rossel. Ayant rencontré sa femme à 15 ans, celle-ci n’est autre que la fille de Robert Hurbain, ancien grand patron du groupe. Bernard Marchant a ainsi développé un intérêt fort pour l’entrepreneuriat et le média. Il a également eu l’opportunité de rencontrer des personnes qui ont influencé et inspiré ses choix professionnels :

« Avant Rossel, j’ai eu la chance d’avoir une vie passionnante : j’ai voyagé, j’ai découvert de nombreux environnements, et ça m’a permis de consolider mes expériences et ne pas être monovision. L’ADN d’une entreprise est fortement lié à son actionnariat, et j’ai pu longuement l’observer au fil de ma carrière. J’ai aussi beaucoup observé ce qu’il ne fallait pas faire, comme manquer d’écoute au niveau managérial. Les bons leaders sont ceux qui ont de très grandes oreilles. »

À la recherche du challenge

À l’époque, il a souvent géré les partenariats ; certains furent fructueux, d’autres pas. Cela a marqué des occasions manquées et des questions ouvertes mais pas de regrets. En revenant sur son arrivée chez Rossel, Bernard Marchant s’est retrouvé face à des challenges passionnants, dont surtout celui du management. Cela a nécessité d’avoir confiance, d’oser et prendre des décisions qui vont vers l’avant. « La peur est mauvaise conseillère ». Dans le monde d’aujourd’hui, s’il avait un conseil professionnel à donner pour se lancer, cela serait de toujours anticiper les choses.

« Si vous voulez éviter la crainte et la pression, travaillez avec une longueur d’avance. Créez du dynamisme, et soyez dans le mouvement, regardez le coup d’après, c’est le plus important et restez curieux. Quelle est l’utilité, la fonctionnalité de son métier ? Même les tâches qui sont moins passionnantes participent à la dynamique de votre emploi, quel qu’il soit ».

Bernard Marchant lance une invitation à l’aventure. Il valorise les projets acteurs de transition ; le digital, le durable et les innovations portées par la nouvelle génération. Le monde est sur le point de bouger, et l’entrepreneuriat dans son ensemble aussi ; il y a de nombreuses opportunités à saisir, plus encore aujourd’hui qu’à l’époque. La gestion des ressources humaines, gérer un talent, l’identifier et le valoriser est plus actuel selon lui. Cela dépend de la culture de l’entreprise dans laquelle on s’implique. Lui s’applique à créer des défis au quotidien, en suivant l’évolution de la société.

« De l’extérieur, Rossel peut avoir l’air dépassé, de présenter des médias d’hier. Pourtant, la moyenne d’âge des lecteurs a diminué, le digital évolue, nous travaillons le SEO, l’audiovisuel aussi, c’est un challenge continu. En 20 ans, nous avons lancé de nombreuses start-ups, au sein d’une entreprise qui a 130 ans d’âge. Rossel a innové, crée de l’audience, des marques, et les valorise. C’est un challenge de tous les jours et le média d’information a de l’avenir ».

Bernard Marchant conclut cette interview sur sa foi en l’avenir du média, de la presse et de l’information : le télévisuel, la radio, la presse papier : tout a évolué, et Rossel s’est adapté afin de rester pertinent. Le modèle du groupe est différent de celui de TF1 ou de M6, l’écosystème n’est pas le même entre publisher ou broadcaster, mais il y a du travail et de la place pour tous, il n’y a qu’à voir le retour du vinyle, ou les spécificités de la qualité de la presse d’information. Une note positive et engageante.

« Ne regardez jamais l’obstacle, regardez la trajectoire : il faut se mouiller. »