La direction des Éditions de l’Avenir a annoncé mardi son intention de supprimer 60 équivalents temps plein, sur un total de 280 travailleurs. Selon la direction, ce « plan de redéploiement », qui passe par un licenciement collectif, vise à garantir le futur de l’éditeur du journal L’Avenir dans un contexte de baisse généralisée des ventes des titres de presse. Ces emplois menacés concernent principalement les services rédactionnels et commerciaux de L’Avenir, Lavenir.net et Journal des Enfants, selon le communiqué de presse.
La première phase d’information et de consultation de la procédure Renault démarrera cette semaine avec les représentants du personnel. « Ce n’est qu’à l’issue de cette procédure légale qu’une décision définitive sera prise quant au nombre d’emplois affectés par ce licenciement collectif », précise la direction, aux mains du groupe Nethys. Cette dernière vise « le renforcement de l’ancrage local et dans les grandes villes wallonnes, le développement d’une offre digitale d’information de qualité et la concrétisation des synergies entre les pôles Télécom et Média ».
La direction a également annoncé au personnel que L’Avenir serait dorénavant imprimé à Nivelles par le groupe Rossel, ce qui implique un changement de format du journal qui passera au format dit « berlinois ».
Les représentants du personnel, la Société des rédacteurs et l’AJP se sont exprimés dans un communiqué commun : « C’est en vain que les représentants du personnel ont interpellé durant des mois les administrateurs de Publifin et de Nethys, sur leurs responsabilités en tant que patrons de presse. C’est également en vain que le monde politique a lui aussi été interpellé, sur le sort d’un média pris, malgré lui, dans la même tempête, et dont les journalistes ont montré toute leur indépendance et leur rigueur, durant ces temps troublés. La même rigueur, pendant ce temps, n’était visiblement pas de mise, dans la gestion de l’entreprise ». Les délégations du personnel regrettent également le choix de l’imprimeur et demandent de la transparence autour de la stratégie envisagée à long terme.
MISE À JOUR 25/10 : Les différentes éditions de L’Avenir comptaient mercredi et jeudi un quart de contenu en moins. Toutes les pages étaient réduites de 25%, y compris la Une, puisque 25% du personnel est menacé. Les éditions de vendredi seront également réduites de 25%. Samedi, le journal devrait paraître normalement, mais d’autres actions ne sont pas exclues.
MISE À JOUR 26/10 : Pas de préavis de grève, le directeur des rédactions désavoué par le personnel
Le personnel des Editions de l’Avenir, réuni vendredi après-midi en assemblée générale, a décidé à l’unanimité (moins deux abstentions) de ne plus considérer le directeur des rédactions, Philippe Lawson, comme interlocuteur pertinent dans le cadre de son travail quotidien. Cela signifie que les journalistes ne reconnaissent plus son autorité en tant que manager de la rédaction, ni son rôle éditorial.
L’assemblée générale a aussi donné mandat aux représentants syndicaux de déposer un préavis de grève le cas échéant. Mais celui-ci ne sera pas activé d’ici le 5 novembre, assure Olivier Cattelain, permanent CNE. Un prochain conseil d’entreprise extraordinaire se déroulera en effet à cette date.
Source : Belga.